Une imposture autobiographique de Camille Daloz

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LE POINT DE DÉPART - Tout a commencé un après-midi de l’automne 2019. J’étais dans un TGV qui me conduisait jusqu’à Montpellier quand mon ordinateur s’est éteint. Plus de batterie. Pas de bouquin. Rien. Juste mon téléphone entre les mains et...

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L’ennui. L’ennui total.

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Puis j’ai reçu une notification de l’application Leboncoin pour m’informer que Stefany venait de répondre oui à ma question posée quelques jours plus tôt, à savoir votre mange-de- bout est-il en bon état ? Sauf qu’au lieu de m’en tenir à cela et de passer à la transaction – dé- finir le lieu de rendez-vous, l’horaire, le prix marchandé – j’ai surenchéri en lui demandant si cette table était suffisamment solide pour que quelqu’un tienne debout dessus. Ni une ni deux, Stefany m’a dit qu’elle me confirmerait très vite en se prêtant elle-même à cet exercice.

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Voilà le point de départ de mon aventure : la photo d’une inconnue en équilibre sur une table IKEA. Je parle ici d’aventure puisque cette première photo de Stefany m’a propulsé dans un univers qui m’était jusqu’alors inconnu. Un monde parallèle dans lequel je me suis réfugié régulièrement, frénétiquement en développant une double, une triple, voire une quadruple vie à travers des identités déclinées à l’infini selon mes envies et mes moments d’errance. Tantôt j’étais un homme, tantôt une femme, célibataire, divorcée, à la retraite, vulgaire, pince-sans- rire... Je me suis fondu dans ces personnages de faux acheteurs pour tromper de vrais ven- deurs. Finalement je me suis rendu compte que ce passe-temps inutile m’aidait à rompre ma solitude. C’est alors que je suis passé à l’acte.Après l’acquisition d’un crucifix remis en mains propres par Mag, il m’a fallu répondre à cette injonction de Jean-Paul formulée un soir de déconfinement, Florence, maintenant, assez blablaté, je vous invite au restaurant dès que vous êtes remise sur pieds.

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Allais-je franchir le pas ?